Distribution de semences bio

QUAND ? Ce samedi 27 mai entre 10h et 12h

OU ? Elseroux n°53 à 4890 Thimister

De nos jours, seules vingt espèces végétales alimentaires fournissent 95 % des calories dont l’humanité a besoin pour survivre. Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) estime que 75 % des variétés autrefois cultivées ont disparu de la circulation depuis le début du XXe siècle.

Ce double constat est l’accablante conséquence de 50 années de business aveugle émanant de l’industrie agroalimentaire qui est ainsi parvenue à imposer ses standards et… ses propres règles.

La plus interpellante de ces règles est le principe des Catalogues Officiels qui a amené à la création d’une propriété intellectuelle sur le vivant. Par ce biais, les semenciers industriels sont parvenus à imposer un cadre juridique taillé sur mesure pour leurs intérêts économiques.

Ainsi, il est aujourd’hui devenu interdit pour un agriculteur de multiplier et de commercialiser une variété de semences qui n’est pas inscrite dans ces catalogues officiels, tout comme il lui est interdit de commercialiser ou replanter des semences qui y sont inscrites à moins d’être propriétaire du droit d’exploitation.

Une situation pratiquement insoluble pour les petits exploitants et pour la protection de la biodiversité semencières, d’autant que l’inscription d’une semence dans ces catalogues nécessite de très importantes ressources financières, juridiques, techniques et scientifiques.

Rien d’étonnant, dès lors, que plus de 80 % du marché mondial des semences soit désormais contrôlé par les dix plus grandes multinationales de l’industrie agroalimentaire, parmi lesquelles la très controversée Monsanto. Un constat d’autant plus alarmant que plus de 90 % des semences commercialisées par ces holdings sont vendues pré-enrobées de pesticides ; pesticides qui, à terme, se retrouvent ainsi inévitablement dans l’environnement, au détriment de la biodiversité et de la fertilité des sols, ainsi que dans notre alimentation, au détriment de notre santé.

  • Comment dès lors protéger les agriculteurs en évitant qu’ils deviennent totalement otages de cette industrie qui les contraint à se plier au cours du marché mondial et aux spécificités des semences fournies ?
  • Comment préserver la liberté de semer et de resemer leurs récoltes sans devoir renouveler l’achat de graines en sus de l’armada de produits phytopharmaceutiques qui leur sont complémentaires ?
  • Comment enrayer cette perte vertigineuse de biodiversité tout en nous préservant des pesticides et autres engrais qui contaminent nos aliments ?

Ces questions, nous concernent tous, comme citoyens et comme consommateurs. L’information est donc essentielle, l’action politique indispensable.

Ce samedi 27 mai, ECOLO Thimister-Clermont mènera l’action symbolique « Qu’est-ce qu’on sème ! » dans notre commune.

Il s’agit d’une vaste distribution de 200 sachets de semences de coriandre, de roquette et de laitue mais aussi de haricots à rames, de courgettes, de potirons nos balcons ainsi que 200 plants de salades et de choux à repiquer pour nos jardins,  et nos cuisines que nous accompagnerons de tracts et de stickers afin d’attirer l’attention de tous sur la nécessité vitale de conserver notre souveraineté alimentaire.

À travers cette action, Ecolo soutient la résistance qui, depuis plusieurs années, s’organise à travers des mouvements comme Semailles qui nous a fourni les semences de notre action, mais aussi Kokopelli, Nature et Progrès et bien d’autres…

En aucun cas, notre alimentation et notre santé ne peuvent être privatisées !

Par cette action, ECOLO veut aussi exprimer son engagement formel à aider les citoyens à reprendre le pouvoir des mains des lobbies agroalimentaires.

ECOLO s’engage ainsi à poursuivre ses combats politiques pour :

  • aboutir à une interdiction définitive des pesticides et autres produits phytopharmaceutiques nocifs pour la santé et l’environnement tout en participant au développement d’alternatives concrètes favorables à la biodiversité ;
  • remettre en cause, au côté des Verts Européens, l’existence des « Catalogues Végétaux » et leurs applications commerciales ;
  • replacer le consommateur et le droit à l’alimentation au centre des débats en limitant le poids des lobbies dans le contrôle de notre alimentation ;
  • généraliser l’alimentation durable dans l’ensemble des cuisines collectives dépendant des pouvoirs publics (écoles, crèches, homes, hôpitaux…) ;
  • développer partout le modèle d’une agriculture paysanne à taille humaine, basée sur les principes de l’agroécologie afin de garantir un avenir à nos artisans et agriculteurs via des circuits alimentaires de proximité ;
  • soutenir, au niveau international, l’approbation par l’ONU d’une Déclaration des droits des paysans http://droitsdespaysans.be/ou-en-est-on/

« Avec l’opération ’Qu’est-ce qu’on sème !’, mobilisons-nous pour la liberté : celle de semer, de cultiver, de choisir ce que nous mangeons, de préserver notre santé et de construire notre avenir ».