extrait du dernier Nieuwsletter de la Fédération Inter-Environnement Wallonie : http://www.iew.be/spip.php?article6398
Aaaah, les anti éoliens… Que je les aime ! Avec eux, jamais de déception. Ils peuvent se faire oublier quelques semaines mais vous avez la certitude qu’ils vous reviendront avec de nouvelles perles à sertir sur la couronne du nimbysme.
Un vent favorable – What else ? – a ainsi déposé dans ma messagerie un courriel initialement adressé au PTB. Et qu’y lis-je ?
« Il me semble que vous n’êtes absolument pas informés des enjeux économiques qui se jouent et qui ruineront la Wallonie, ni de la contestation des riverains-éoliens qui doivent subir les nuisances de ces machines 24h/24h, ni des impacts sur la biodiversité. Il serait regrettable que sur ce sujet, vous qui représentez les ouvriers et les laissés pour comptes, soyez du côté du riche lobby éolien, plutôt que du côté de vos concitoyens wallons. R-L T (La signature est complète mais je m’interdis de la révéler hors de son cadre initial – NDR) »
Loin de moi la volonté ou même la tentation de moquer le désarroi sincère d’une riveraine convaincue d’être condamnée au martyr mais je ne peux cependant faire l’impasse sur le surréalisme et le machiavélisme de sa démarche. Surréaliste, en effet, de voir la défense quasi maladive d’intérêts particuliers solliciter le soutien d’un courant politique dédié au collectivisme. Et machiavélique, l’activation du réflexe « défense des laissés pour comptes confrontés au riche lobby » pour rallier les camarades à la cause.
Le vent étant tombé, j’ignore quelle réponse fut apportée à cette interpellation mais je rêve d’un plaidoyer contre la main mise des intérêts capitalistes sur cette filière énergétique conclu par une déclaration en faveur du développement d’un éolien nationalisé… Et j’assume ce rêve avec d’autant moins d’états d’âme que, une fois de plus, les rapides investigations menées pour objectiver la situation de la signataire du courriel révèlent toute l’incongruité de ses plaintes. Ainsi, s’épanchant dans la presse, elle déplore « je suis persuadée que notre maison a perdu de la valeur avec ces éoliennes », « leur bruit est un calvaire ». Sauf que ladite maison, sa propriétaire le précise spontanément, est située à… 2,3km de la source de ce calvaire. Une distance à laquelle je défie qui que ce soit d’identifier la moindre nuisance sonore d’origine éolienne…
Cet excès qui tue la crédibilité du témoignage et la recevabilité des plaintes apparaît pourtant insignifiant au regard de cet autre delirium très gros trouvé au cours de ma recherche.
« Depuis le mois décembre 2010, ma vie est un enfer. (…) La nuit, le bruit me réveille. Je ne parviens pas à me rendormir. Je continue à travailler malgré la fatigue. Je n’ai plus d’appétit. En quelques mois, j’ai perdu 8 kg. (Avis au promoteurs éoliens : souffrant dune – légère – surcharge pondérale, je mets à votre disposition un espace jouxtant mon domicile pour l’installation d’une turbine aussi bruyante que possible – NDR) (…) » Plainte est déposée auprès de la police de l’environnement. « Un agent est venu un jour sans me prévenir. (Le fourbe ! – NDR). Il a pris des mesures et en a conclu que c’était bon. (Un admirateur de Franky Vincent ? – NDR). Il m’a dit que je n’avais qu’à prendre ma pension. (Ce qui traduit l’incompétence crasse de cet agent : ce n’est pas parce que le docteur prend sa pension que les éoliennes s’arrêteront de tourner et cesserons de le faire fondre… – NDR) »
Le récit prend tout son sens et devient quasiment une parabole lorsque la « victime » précise « j’ai construit ici un petit paradis avec piscine et jardin » : corps étranger affectant par sa seule existence la quiétude du « petit paradis », l’éolienne ne pouvait effectivement être que machina non grata…
Je l’ai écrit plus haut, j’ignore comment le PTB s’est positionné par rapport à l’interpellation qui lui fut adressée. Je sais par contre que d’autres partis surfent allègrement sur la vague du rejet de l’éolien pour rallier cette opposition. J’ose espérer (à défaut de croire) que la majorité qui me gouvernera demain ne tirera pas sa légitimité électorale de pareille union consanguine entre des intérêts égoïstes et des positions clientélistes.